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Harpissimo, vu par Franz Chavaroche

écoute de la musique depuis ma naissance ou presque, et j'ai fait partie des premiers à sauter sur le Compact disc à la fin des années soixante-dix, à une époque où mes musiciennes n'étaient encore qu'un lueur d'espoir et d'envie dans l'oil de leurs parents, tant mes disques vinyle ont été usés par leur passage successif sur ma platine ! Aimant tous les instruments, la musique de chambre comme la musique symphonique, j'ai accumulé en plus de vingt-cinq ans des monceaux d'enregistrements divers et variés, n'hésitant pas dans le cas de musiques que j'aime particulièrement, comme celles de Mozart ou de Beethoven, à collectionner les diverses versions d'anthologie !

e record toutes catégories revient sans nul doute au Concerto pour Flûte et Harpe de Mozart, dont je possède je crois vingt-six versions ! N'ayant pas envie de réécrire le guide Diapason, je me cantonnerai ici à la musique pour flûte et harpe, et accessoirement à d'excellents enregistrements de musique pour flûte, ou de musique pour harpe. Si vous avez enregistré un disque de musique pour flûte et harpe et qu'il ne figure pas ici, n'hésitez pas à me l'envoyer pour que j'en parle. Si je n'en parle tout de même pas au bout de quelques semaines, c'est peut être qu'il ne m'aura pas plu. . . . Je dis suffisamment de mal de mes collègues musiciens dans la vie de tous les jours sans le faire de surcroît sur Internet !

Duo Monte-Carlo : Light
light duo monte-carlo

oint de virtuosité tape à l'oeil dans cet album, mais dix-neuf petits chef d'oeuvres, tour à tour méditatifs ou légers, enregistrés dans un souci permanent d'harmonie, de communion musicale, de qualité sonore et d'authenticité, avec mon ancienne partenaire Magali de Coster. A l'heure où les canons de l'esthétique discographique tendent à gommer au mastering toutes les imperfections propres à chaque instrument, et à offrir un rendu à la fois impressionniste et banalement consensuel, nous avons délibérément choisi de conserver à chaque prise sa chaleur originelle et sa sonorité directe. Les cordes vibrent, le flûtiste respire, et si l'on écoute ce disque sur un système de qualité en fermant les yeux, on pourrait vraiment croire les deux instrumentistes présents dans la pièce où l'on se trouve. Les plus grands standards de la musique classique sont ici déclinés dans leur version la plus épurée et la plus musicale. A leurs côtés, on notera tout particulièrement le premier enregistrement mondial d'une ouvre d'Annie Challan, ainsi que de deux petites pièces de genre de Désiré Inghelbrecht, intitulées « Scaphé » et « Dryades » dont c'est le premier enregistrement mondial à ce jour. L'album Light a été merveilleusement préfacé par Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain Albert II de Monaco. Il a su en quelques lignes définir avec acuité et sensibilité notre démarche artistique. Qu'il en soit ici remercié sincèrement.

Musique pour flûte et harpe - Emmanuel Pahud, flûte - Mariko Anraku, harpe : « Beau Soir »

anraku

tout seigneur, tout honneur, j’ouvre le bal avec l’assez récent enregistrement d’Emmanuel Pahud et de sa merveilleuse harpiste Mariko Anraku. C’est le disque parfait, comme tous les enregistrements d’Emmanuel. Pas une faute de goût, pas une erreur dans la prise de son ou le mixage, un équilibre subtil entre les deux instruments, c’est le disque à avoir si vous voulez apprendre à aimer la musique pour flûte et harpe et en découvrir toutes les facettes, de la Méditation de Thaïs à la Czardas de Monti.

Emi classics 7243 5 57739 2 0

Jean-Pierre Rampal, flûte - Lily Laskine, harpe : « Flûte et Harpe »
rampal

a compil inlassablement rééditée par Erato depuis les années soixante où elle a été enregistrée. Beau, très beau même. D’abord parce qu’en 1968, Jean Pierre Rampal ne jouait pas encore sur sa réputation de « flûtiste du siècle » pour laisser sa flûte au placard et ne jamais travailler son répertoire, ensuite parce que Lily Laskine reste la plus grande harpiste de tous les temps, et surtout pour moi comme pour beaucoup de musiciens, une de ces charnières nécessaires entre les époques. Elle a connu une carrière extrêmement longue, et représente un merveilleux pont suspendu entre le XIX° siècle et notre époque. Elle a connu tous les interprètes, tous les compositeurs, avait un humour extraordinaire, et peut-être la plus belle technique et la plus grande rigueur harpistique, alliées à une musicalité parfaite et à un bon goût rare. La légende dit qu’elle pratiquait tous les jours la méthode pour piano « Hanon » à la harpe . . . on devrait peut-être suggérer à quelques harpistes d’aujourd’hui d’en faire autant !
Le CD enregistré avec Jean Pierre Rampal rassemble tous les « must » de notre genre préféré, à savoir la Berceuse de Fauré, Greensleeves, l’Andante et Variations de Rossini, l’Entr’acte d’Ibert . . . La sonate de Krumpholz met en valeur toutes les belles qualités de Lily Laskine.

Erato 2292-45837-2

Jean Pierre Rampal, flûte - Lily Laskine, harpe : « Sakura »

rampal

u'avons-nous à apprendre de la musique japonaise ? Ma réponse serait : la simplicité. Et cet enregistrement de 1976 en est une illustration parfaite. Rampal est à l'époque un demi-dieu pour les japonais, et consacre une tournée par an au pays du soleil levant où il remplit toutes les salles. Lily Laskine fait ici sonner sa harpe comme une cithare japonaise, et en tire des accents absolument touchants. On sent les deux interprètes en parfaite communion sur cette musique qui n'est pourtant pas la leur. Passées les premières pistes, nos oreilles occidentales se fatigueront peut-être un peu de la thématique répétitive et des harmonies comme des cellules rythmiques peu habituelles de cette musique. Un grand disque tout de même, à acheter s'il est toujours disponible dans les bacs.

CBS MK 34568

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János Bálint, flûte - Nóra Mercz, harpe : « Romantic Music for flute and harp »

ános Bálint est un mystère ! Ce garçon possède un son à la Galway, une technique digne d’Alain Marion, mais est rarement invité en concert sous nos latitudes : il doit faire peur, et ce à juste titre. Je possède peu de disques de lui, mais tous sont des merveilles, et celui-ci n’échappe pas à la règle. Associé sa harpiste attitrée Nóra Mercz, il interprète avec une fougue incroyable les virtuoses variations de Chopin, mais vous fera aussi rêver avec la Méditation de Thaïs ou la Scène des Champs Elysées d’Orphée, donnant au passage des interprétations très pures et très justes de l’Andante de Mozart ou d’En Bateau de Debussy. Amusant arrangement de la Tritsch-Tratsch Polka de Strauss pour conclure ce CD que je vous recommande vivement.

Naxos 8.550741

Philippe Pierlot, flûte - Catherine Michel, harpe : « La harpe au temps de l’Impératrice Eugénie »

e titre est rébarbatif, et la pochette est moche. Dommage pour le succès commercial de ce disque qui regroupe de fort intéressantes pièces de l’âge d’or de la harpe, au demeurant fort rarement jouées et encore moins souvent enregistrées. Philippe Pierlot est un flûtiste remarquable, que je classe dans le « top five », mais ne me demandez pas le nom des quatre autres, je tiens à garder quelques amis dans le métier. Cet enregistrement inclut notamment le « Nocturne » de Naderman et Tulou, rare pièce écrite à quatre mains par un harpiste et un flûtiste. Toutes les harpistes s’étant cassées les doigts sur les études du premier et tous les flûtistes sur celles du second, vous imaginez l’acrobatie de la pièce ! On retrouve également avec plaisir la grande sonate pour flûte et harpe de Charles Bochsa.

Editions Symphony Land

Shigenori Kudo, flûte - Rachel Talitman, harpe : « French music for flute and harp »

aime Kudo : c’est un garçon charmant, discret, intelligent, qui joue de la flûte merveilleusement bien sans se prendre la tête ni jouer les stars. Il n’y a qu’à voir sa discographie pour s’en convaincre : il a enregistré avec les plus grands chefs, les plus grands orchestres, les plus grands solistes, et ce sans discontinuer depuis sa sortie du conservatoire de Paris ! Ses duos avec Rampal sont mémorables.
Ici, il est associé à Rachel Talitman, merveilleuse harpiste israélienne.
On découvrira avec bonheur les « Cinque Piccoli Duetti » de Jean Françaix, et la sonate de Boieldieu. Boieldieu n’est pas Mozart, c’est vrai, mais sa sonate est merveilleusement écrite, et aussi agréable à jouer qu’à entendre, ce qui est l’apanage de peu d’œuvres !
La prise de son est impeccable . . . avec un japonais à la flûte, il ne manquerait plus que çà !

Discover - DICD 920141

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Robert Aitken, flûte - Erica Goodman, harpe: « Flute and Harp »

aitken

rande originalité dans le titre. Comme la couverture est laide à hurler, on sent que c’est le genre de disque qui a rapporté des millions de dollars aux musiciens qui l’ont enregistré et la firme qui l’a gravé ! Le book de est digne de la famille Adams : douze pages de texte écrit tout petit dans une typographie tout droit sortie des années quarante. La photo des deux protagonistes en œuvre a été prise je crois dans un temple protestant et respire l’austérité de bon aloi. . . La bonne surprise vient en installant la galette dans sa platine : les deux artistes canadiens y donnent une brillante « Casilda Fantaisie » et scintillent dans le Nocturne de Naderman et Tulou. J’ai personnellement jeté la partition de la Casilda Fantaisie dans une poubelle après m’y être cassé le nez pendant plusieurs jours, en me jurant de ne jamais racheter pareil piège : c’est beau, mais c’est horriblement difficile !
On découvre sur le même CD la sonate de Mozetich et la Ballade de Badings, deux jeunes compositeurs (ils ont mon âge . . .) du plus grand intérêt. Je crois que ce disque fait une belle carrière sur Internet où il se vend sur plusieurs sites.

BIS recordings CD 320

Jean Pierre Rampal, flûte - Marielle Nordmann, harpe : « Musique pour flûte et harpe »

evoilà Rampal, aux côtés cette fois ci de Marielle Nordmann, ma muse, celle qui en 1970 bouleversa ma vie en me donnant le goût de la harpe et des belles femmes ! Le disque date de 1990, et Rampal y a de fort beaux restes dans les pièces de Fauré ou la sonate de Donizetti dont le premier mouvement est un régal. Le doigt est moins sur dans la Fantaisie de Saint Saëns, mais la Romance du même compositeur est un émerveillement. C'est le dernier enregistrement de Jean Pierre avec celle qui a été longtemps sa partenaire de scène et avec qui il a donné de si merveilleux concerts. Si les CD s'usaient comme des vinyles, celui-ci serait déjà plein de trous !

Sony Classical SK 44552

Franz Doppler : « Caprice Viennois »

n disque de flûte - avec Doppler on s’y attend - mais il contient la Casilda Fantaisie, et qui plus est interprétée à la harpe par mon ami Fabrice Pierre : il a donc sa place ici. C’est Jean Louis Beaumadier qui tient ici la flûte, et Fabrice magnifie comme personne la partition de harpe, co-écrite par Antonio Zamara. Fabrice est le plus grand harpiste de notre temps. C’est un musicien hors pair et sans limites, capable de diriger un soir un orchestre Philharmonique dans une création mondiale et de vous arranger le lendemain au petit déjeuner la Neuvième de Beethoven pour orchestre de harpes, ocarina et accordéon ad.lib. ! Ah, mon Fabrice, un petit chromosome de moins, et tu aurais été ma partenaire attitrée de scène ! Mais je me suis trop habitué à Sandrine, Cécile, Caroline, Georgia, Graziella, Marie Pierre . . . Tu demeures en tous cas un immense musicien et un ami précieux !

Calliope 9224

Jolanta Zochowska, flûte - Joanna Kozielska, harpe : « Flûte et Harpe en sonate »
zochowska

eux regards bleus sur la pochette, deux jolies filles vêtues de dentelle : messieurs prenez garde à vous, les charmes de la Pologne sont de sortie ! A l’intérieur, joli répertoire, avec deux sonates de Bach, celle de Donizetti (jouée dans un style un peu « ampoulé » à mon goût), la fameuse sonate pastiche de Boisvallée et deux sonates peu connues mais très belles de Backhofen et Schaposhnikov. J’aurais aimé une flûte plus présente, mais avec des yeux comme ça, je suis prêt à tout pardonner . . . et puis, nous avons le même distributeur et je n’ai aucune envie de le fâcher !

Quantum - dQM 6957

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Philippe Bernold, flûte - Christine Icart, harpe : « Flûte et Harpe »

icart

lettrinenregistrement d’autant plus remarquable qu’il a été réalisé en « live » à l’initiative de l’association « Traversières » et ceci est suffisamment rare pour être signalé. Le répertoire de ce concert est brillant et magistral, commençant avec la sonate en ut mineur de Spohr. Superbe Fantaisie de Saint-Saëns, et très belle interprétation de la virtuose petite suite Opus 116 de Benjamin Godard. La Valse en est le morceau de bravoure, et je suis heureux de voir une harpiste s’attaquer à cette partition jusqu’alors cantonnée au répertoire des pianistes. Le son est grandiose. Un disque à acheter d’urgence.

Traversières - flute collections - 210/266

MOZART : Concerto pour Flûte et Harpe en Do Majeur

ozart n’aimait ni la harpe, ni la flûte. Ses réflexions et traits d’esprit concernant ces deux instruments nous sont fréquemment et ironiquement rapportés. Disons pour sa défense que les instruments – flûte comme harpe – disponibles à son époque, devaient poser de sérieux problèmes de justesse, et que l’union des deux devait paraître au maître de Salzburg la plus grande incongruité musicale. Il nous a pourtant fait le plus beau des cadeaux en nous donnant l’incroyable « Concerto pour Flûte et Harpe » en do majeur, Koechel 299. Cette œuvre est incontestablement l’un des plus beaux concertos de Mozart, à placer sur un pied d’égalité avec le Concerto pour Clarinette ou le Concerto pour Piano N° 21. Tenant à la fois de la musique de salon, de la sérénade et de la symphonie concertante, ce concerto fut composé en 1778 à la suite d’une commande adressée à Mozart par le Duc de Guisnes, excellent flûtiste, dont la fille excellait paraît-il à la harpe. Toute l’alchimie du mystère mozartien est contenue dans cette œuvre, qui, écrite dans une tonalité on ne peut plus basique (Do Majeur) et sans aucun effet de virtuosité, plonge ses interprètes devant des abîmes d’humilité tant il recèle de naturelle et d’intimidante beauté. Fabrice Pierre m’a confié que cette tonalité de Do Majeur a été imposée par le flûtiste qui avait commandé la partition à Mozart car il venait de recevoir une des toutes premières flûtes possédant une « patte d’Ut » et souhaitait que le do grave figure dans le concerto : il aura été servi ! Les commanditaires de l’œuvre, à savoir le Duc de Guisnes et sa fille, sont très présents dans la correspondance de Mozart à son père, non à cause de leurs talents de musiciens, mais à cause d’une pingrerie légendaire. S’il remplit parfaitement son contrat de commande, à savoir fournir une œuvre cadrant à merveille avec les salons parisiens du XVIII° dans lesquels il devait être joué, ce concerto n’a cessé au fil des siècles de forcer l’admiration des interprètes comme des mélomanes. Einstein lui-même disait : « l’Andantino ressemble à un tableau de François Boucher, décoratif et sensuel, mais non dépourvu d’une profonde émotion ».
La légende veut aussi que Mozart détestait autant la flûte que la harpe, et que ce n’est que pour ne pas avoir à écrire deux concertos pour deux instruments honnis qu’il proposa à son commanditaire l’idée originale de cette « symphonie concertante ».

Une chose en tous cas est bien réelle : ce concerto est une merveille, et le jouer est un pur bonheur. Il comporte en revanche une difficulté intrinsèque à son genre : il faut faire ménage à trois, c’est-à-dire une harpiste, un flûtiste et un chef, et cela ne semble pas évident sur tous les enregistrements en ma possession ! Mozart est un compositeur si parfait que l’interpréter tient de la gageure. En outre, le troisième mouvement se commence par une attaque un peu atypique du pupitre des seconds violons. Avec un mauvais chef (j’en ai connu . . .) on voit celui-ci lancer un grand geste en direction du premier violon solo, et l’orchestre ne pas démarrer, ce qui est toujours du plus parfait effet comique. Certains disques présentés ici ont bénéficié d’un chef, d’une harpiste ou d’un flûtiste génial. Peu ont la chance de présenter les trois ensembles. De toutes façons, quand commence le second mouvement, il suffit de fermer les yeux et de se laisser emporter vers les cieux, alors ne boudons pas notre plaisir…

E.Pahud, flûte - M.P. Langlamet, harpe C.Abbado, direction - Orchestre Philarmonique de Berlin

n commence par l’exception : le mariage à trois parfait. Il est vrai qu’en prenant ces trois là, la firme Emi ne prenait pas de grands risques. Grande sonorité de l’orchestre et des solistes, fluidité omniprésente de la musique, il doit y avoir cinquante musiciens sur le plateau, mais tous chantent d’une seule voix, celle de Mozart.
C’est l’enregistrement de référence à posséder (avec un ou deux autres). Sur le même CD, les deux concertos pour flûte, toujours bien sûr interprétés par Emmanuel au sommet de son art.

EMI classics - 7243 5 56365 2 2

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Jean-Pierre Rampal, flûte - Lily Laskine, harpe - J.-F. Paillard, direction - Orchestre de Chambre

enregistrement le plus réédité de cette œuvre. Il est présent dans les bacs sous forme de vinyle ou de CD depuis son enregistrement en 1964 pour la firme Erato. Laskine est brillantissime, avec cette dose subtile d’humour et d’espièglerie mozartiens que trop peu de harpistes arrivent à laisser transparaître de leur jeu, car l’œuvre, on ne le dira jamais assez, n’est vraiment pas facile pour elles. Rampal y est très (trop) sage à mon goût et manque de vibrato. C’est toutefois un enregistrement historique que vous pourrez vous procurer pour cinq ou six euros et qui vous donnera des heures de bonheur.

Erato - ECD 55019

J. Galway, flûte - F. Helmis, harpe - H. von Karajan, direction - Orchestre Philarmonique de Berlin

1971, arrivée de Galway sur la scène internationale. Il assume le poste de flûte solo du Philharmonique de Berlin et il est à l’aube d’une carrière internationale qui va balayer tout ce qui a joué de la flûte avant lui ! Son énorme, virtuosité diabolique, sensibilité exacerbée, Galway a toutes les qualités qu’on peut espérer d’un flûtiste. Ce concerto fait partie d’un double album regroupant les concertos pour instruments à vent de Mozart interprétés par les solistes de Berlin sous la baguette de Karajan. Le producteur en est Michel Glotz, le détail devrait suffire à motiver son achat. On regrettera que ce disque ait été réalisé à une époque où les femmes n’avaient pas encore droit de cité dans les grands orchestres européens, allemands et autrichiens en particulier, et la harpe est tenue par Fritz Helmis, qui se cantonne ici à une discrétion de bon aloi . . .
Entendre Karajan diriger cette œuvre qui nous est chère est un régal. Les tempi sont très spéciaux, mais à ne pas négliger, car aujourd’hui nous avons peut-être tendance à jouer Mozart trop vite.

Emi classics - 7243 5 75317 2 6

James Galway, flûte - Marisa Robles, harpe - London Symphony Orchestra, dir. Eduardo Mata

our rester avec James Galway, nous le retrouvons sept ans après, soliste internationalement reconnu, associé à la harpiste Marisa Robles et au London Symphony Orchestra placé sous la direction d’Eduardo Mata. Libéré de ses engagements d’orchestre, Galway mène littéralement la barque de ce merveilleux disque où sa sonorité pleine, ronde et charmeuse enchantera tous les mélomanes. J’ai moi-même adopté définitivement quand je joue ce concerto, les deux immenses ralentis adoptés par Galway à C et à G (mesures 68 et 189) qui ajoutent à la fluidité de cet extraordinaire chant d’amour sans aller à l’encontre de l’esprit mozartien.

RCA Victor, BMG classics.

Catherine Michel, harpe - Benoît Fromanger, flûte - Orchestre Philarmonique de Nice, Kurt Redel

lus près de nous (1988) se situe l’enregistrement qui associe Catherine Michel à Benoît Fromanger, accompagnés par l’Orchestre Philharmonique de Nice placé sous la direction de Kurt Redel . Catherine Michel est indiscutablement la plus grande héritière de l’école de harpe française, et sa technique comme sa musicalité n’ont jamais été prises en défaut. L’ensemble respire l’inspiration enjouée et spirituelle de Mozart, et donne du second mouvement une interprétation empreinte de gravité et d’élévation spirituelle. Au chapitre des anecdotes, on notera que dans le troisième et dernier mouvement, le chef prend un tempo beaucoup trop lent. Catherine Michel, dès l’entrée de la harpe, comble très vite cette erreur et redonne au Presto toute sa légèreté et son allure enlevée.

Editions Forlane, réf : UCD 16584

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Fabrice Pierre, harpe - Patrick Gallois, flûte - Swedish Chamber Orchestra
fabrice pierre

abrice Pierre associé à son ami et complice Patrick Gallois, vient d’enregistrer chez Naxos notre œuvre favorite, associée aux deux concertos pour flûte du même Mozart. Fabrice Pierre y est magistral, démontrant une grande sûreté et une précision peu souvent atteinte dans cette partition par les harpistes, tout en laissant donner libre court à l’envol lyrique de l’œuvre. Je serai plus réservé quant au jeu de Patrick Gallois, qui, se croyant sans doute en pleine époque baroque, en fait des tonnes, trille et enjolive la partition, et joue de la sonorité de sa flûte de bois pour imposer un son plat et sans vibrato. On l’aura connu plus inspiré.

Mozart, Rodrigo, Reinecke : Konzerte für Flöte und Harfe, Harfenkonzert, Concierto Serenata

mozart

chevons cette escapade Mozartienne avec un disque d’archives de la Deutsche Gramophon qui nous permet de retrouver le grand harpiste Nicanor Zabaleta confronté à quatres grande œuvres du sublime répertoire harpistique, à savoir le Concetro pour flûte et harpe de Mozart déjà abondamment cité ici, le (trop) rare concerto pour harpe de Reinecke, dont j’attends d’ailleurs la publication imminente de l’enregistrement effectué il y a peu par mon ami Fabrice Pierre, ainsi que le « Concierto Serenata » de Rodrigo. Ces archives sonores datent de 1960 et 1963, mais demeurent exceptionnelles de qualité. On sent bien entendu dans Mozart le sérieux imanquablement inspiré par ce compositeur aux interprètes de l’immédiat après guerre. On les eut préférés plus libres, plus envolés, plus conformes à l’esprit de Mozart que nous pratiquons aujourd’hui.
Malgré cela, on se régale en écoutant le majestueux concerto de Reinecke, dont je ne connaissais avant cela que la version 33 tours gravée par Lily Laskine. Reinecke est volontiers cantonné dans un placard sous l’étiquette « néo classique » voir « pompier ». C’est mal juger un symphoniste qui connaît la technique de l’orchestre comme personne, et vous donne des frissons dans ses mouvements lents en créant des univers sonores d’une richesse et d’une profondeur intenses : placez sur votre platine l’adagio de ce concerto pour harpe, et vous en serez vite convaincu. De surcroît, Reinecke est un des rares compositeurs à avoir su trouver la juste balance entre un orchestre de grande dimension et le son ténu d’une harpe, en sachant donner la parole à l’un puis à l’autre sans que ce partage des tâches ne semble calculé ni prévisible. Les mouvements rapides sont emprunts de finesse et de gaieté, avec un zeste de tempérament martial qui donne à cette musique un côté très jubilatoire. Découvrez - ou redécouvrez - Reinecke au plus vite.
L’œuvre de Rodrigo a été écrite pour l’interprète de ce disque lui-même. On y découvre un Zabaleta tout à fait inattendu dans la fraicheur de Rodrigo, dans ses thèmes enjoués emprunts du folklore sud-américain. Les deux hommes continueront d’ailleurs à collaborer et graveront ensemble en 1974 une version « pour harpe » du fameux Concierto de Ajanjuez dont la version pour guitare est une des œuvres les plus jouées du répertoire du XX° siècle.

Deutsche Gramophon, The Originals, 463 648-2

Musique pour harpe : Catherine Michel joue Michel Legrand

i je devais emporter sur une île déserte trois disques à choisir dans ma discothèque (3000 titres classiques), ce disque ferait partie du lot, avec les concertos pour piano de Frédéric Chopin, interprétés par Krystian Zimmermann et dirigés par Carl Maria Giulini, et les concertos pour piano de Brahms interprétés par Claudio Arrau et dirigés par le même Giulini.
Quand on me parle de musique « contemporaine », je suis en désaccord parfait avec les courants officiels qui gratifient du titre de compositeur tous les énergumènes qui ont contribué en plus de cinquante ans à désertifier les salles de concerts en imposant au public le résultat de leurs élucubrations sérielles, dodécaphonique ou mathématiques. Les Beatles sont à mon avis plus proche du génie de Mozart que Monsieur Boulez ne le sera jamais, et la grande musique du XX° siècle a été à mon sens le jazz, la musique de films ou le rock & roll. Et si toutefois on devant donner aux grands symphonistes du XIX° siècle un successeur en fin de XX°, c’est à Leonard Bernstein que je décernerai cette place davantage qu’aux académistes de la sérialité. C’est à ce titre que j’avoue avoir un faible pour les compositions de Michel Legrand, lorsqu’il nous fait la grâce de ne pas les chanter lui-même !
De sa rencontre avec la harpiste Catherine Michel sont nées de magnifiques compositions dérivées de ses plus belles bandes originales, à savoir les Parapluies de Cherbourg et Un Eté 42. Le génie mélodique et orchestral de Legrand associé à la technique redoutable de Catherine Michel font ici merveille et la harpe est utilisée dans son registre de prédilection, avec de nombreux effets de glissando. Ce disque a été enregistré en 1997 chez Auvidis Travelling sous la référence K 1020, et je ne saurais que vous recommander de l’acheter si vous en avez la possibilité.

Naderman : Sept sonates pour harpe interprétées par Annie Challan

ai déjà cité dans ce site Internet Annie Challan. Merveilleuse instrumentiste, elle a été la partenaire de prédilection à la scène comme à la ville de mon idole de jeunesse, le flûtiste Roger Bourdin, avec qui elle a enregistré les fameux « Duos d’Amour » qui dans le cas de ces deux musiciens portaient fort bien leur nom. Elle donne ici pour le label Arion une interprétation que je considère comme exemplaire et définitive des fameuses sonates de Naderman, qui demeurent le pensum de milliers de jeunes harpistes, mais recèlent des trésors de musicalité en plus de leurs qualités didactiques et pédagogiques. Cet enregistrement réalisé en 1979 bénéficie d’une prise de son exemplaire, et a été réédité en 1997 sous la référence ARN 55394. Si vous avez entendu cent fois ces sonates anonées dans des concours de harpe, si vous y avez vous-même usé vos doigts et votre patience, écoutez la limpidité de cet enregistrement, la facilité de son interprétation, et la technique parfaite d’Annie Challan : vous en serez ébloui !

Romantic Harp Concertos, Marielle Nordmann (harpe), Jean-Pierre Rampal (direction)

a Cavalerie est de sortie, avec cette armada de trois concertos archi-connus, très souvent joués, que d’aucuns qualifient volontiers de « pompiers », mais qui sont l’essence même de la harpe de la fin du XVIII° et du début du XIX° siècle. Le concerto de Boeildieu est le plus connu des trois, et je ne connais de harpiste sur cette planète qui vendrait son âme pour le jouer demain avec un bon orchestre ! C’est une de ces pièces de haut vol où le plaisir de l’auditeur n’a d’égal que celui du soliste, et cela se sent de la première à la dernière mesure. Pour couronner le tout, on lui a adjoint sur cet enregistrement les opus de Parish Alvars et de Viotti.

Jean Pierre Rampal a troqué la flûte pour la baguette, comme il le fera souvent sur la fin de sa vie, et profite de son expérience de soliste pour emmener l'orchestre derrière les expressions de Marielle, avec énergie et ampleur.

Le cadeau à faire d’urgence à toute harpiste de votre connaissance pour mériter sa reconnaissance :

Sony Classical SK 58919.

Sony Classical SK 58919.

haute de page

Elferengeigen : Henner Eppel (flûte), Christian Topp (harpe)

elferengeigen

n CD qui nous vient de Suisse et qui renferme plusieurs trésors et incunables de la musique pour flûte et harpe, à savoir le Nocturne Concertant de Bochsa, deux Préludes Romantiques de Tournier, la "Hamburg Sonata" de C.-P.-E. Bach pour ne nommer que les plus connus, mais pourtant rarement joués et encore plus rarement gravés.
Les deux artistes ont une sonorité excellente, fort bien mise en valeur par une prise de son sobre et qui sait se faire oublier. Leur technique comme leur musicalité ne sont jamais prises en défaut, et le livret du CD, en langue allemande, est remarquablement bien documenté tant sur les compositeurs que sur les oeuvres qu'il présente.

Guild 7294 - www.guildmusic.com

Jean Michel Damase : Musique de Chambre pour Harpe
duo thai

a première sonate pour flûte et harpe que Jean Michel Damase avait dédiée en son temps à Lily Laskine et Jean-Pierre Rampal, est dans toutes les oreilles, dans toutes les mémoires musicales, et dans les doigts de tous les harpistes et flûtistes de la planète tant elle a fait date dans la musique de chambre du XX° siècle : une sonate tonale, enlevée, brillante, aux thèmes identifiables et mémorisables, voila de quoi marquer de son empreinte l'univers musical d'un siècle voué aux musiques sérielles et atonales !
Pour interpréter ses oeuvres plus récentes, mais non moins passionnantes, c'est à Rachel Talitman que Damase a fait appel, lui confiant ainsi symboliquement la lourde succession de la grande Lily ! Ses partenaires - tous excellents - sont Luc Loubry au basson, benoit Fromanger à la flûte et Pierre-Henry Xuereb à l'alto.
Un disque attachant, des pièces fort récentes qui sont de vraies découvertes, et une Rachel Talitman dont la musicalité permet de découvrir au détour des pages de Damase toutes les couleurs les plus subtiles de la harpe.

Harpe & Co CD 5050 06

Duo Thaïs : Florence Bellon (flûte), Caroline Rempp (harpe)

"Un Siècle de Musique Française"
duo thai

n florilège d'oeuvres, dont certaines rares voire introuvables, fait de ce disque un indispensable pour tout amoureux de musique pour flûte et harpe. Tout d'abord le seul enregistrement que je connaisse des deux délicieuse pièces d'Henri Busser, "Les Cygnes" et "Les Ecureuils". Puis la Suite en Duo de Jean Cras, le Duo Concertant de Serge Lancen et la merveilleuse "Sonatine de Mai" de Jacques Casterède. Suivent des oeuvres plus conventionnelles de Debussy et Ravel.
Les deux solistes sont irréprochables de technique et de musicalité. J'eusse aimé un enregistrement moins riche en réverbération, et plus sobre afin de mieux coller aux critères de notre chère "Musique Française". La prise de son en église n'est surement pas étrangère à ce défaut qui gache un peu le plaisir de l'auditeur.s opus de Parish Alvars et de Viotti. Le cadeau à faire d’urgence à toute harpiste de votre connaissance pour mériter sa reconnaissance.

QUANTUM QM 7012

Carl Reinecke : Concerto pour flûte / Concerto pour harpe / Ballade

Patrick Gallois (flûte), Fabrice Pierre (harpe & direction)

e CD, nous l'attendions tous car ces deux concertos majeurs pour nos instruments sont hélas peu souvent enregistrés, et il faut parfois attendre plus de vingt ans entre deux versions ! Enfant, j'ai usé jusqu'à y faire des trous le 33 tours gravé par Rampal et Laskine de ces deux oeuvres, disque qui a longtemps fait autorité. Puis Galway a renregistré sa version dans les années 80, occultant celle de Rampal par sa sonorité ronde, puissante et généreuse.

Ce nouveau disque vous frappera d'abord par la qualité du jeu de Fabrice Pierre, qui tire de sa nouvelle harpe des sonorités d'une finesse extrême tout en assurant une puissance omniprésente dans les passages de lutte avec l'orchestre. La musicalité de Fabrice est aussi ébouriffante que son aisance et la facilité avec laquelle il marie ses traits aux réponses de l'orchestre. Ce garçon est un musicien dans l'âme qui vit et vibre au rythme des pièces qu'il interprète.
Patrick Gallois signe avec ce Reinecke un de ses tous meilleurs enregistrements, et c'est sans réserves que je vous conseille de courrir acheter cet indispensable album !

Naxos 8.557404

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